What if it's agony now and then it's just hell later on ?

HE'S THE BEST PART OF ME ▬ Il y a d’abord eu cette date de naissance commune et tous les anniversaires qu’ils ont partagé, puis il y a eu ces pouvoirs magiques incompris par tous, même par eux parce que personne de leur entourage n’était préparé à ça. Cette complicité qu’ils ont toujours partagée et qui a sans doute dû rendre jaloux leur autre frère. Puis, il y a eu Poudlard et Gryffondor, six ans d’études qu’ils ont passé à deux mais pas seulement. Sans doute que si vous demandez à Ridley ce qu’elle préfère chez elle, elle vous répondra son frère. Elle avait cette peur incontrôlable qu’elle avait de grandir sans lui, de faire des choses différentes, comme si forcément elle louperait des choses si jamais Aspen n’était pas avec elle. Le genre de comportement typique des jumeaux. Puis, elle avait aussi cette admiration qui caractérise les petites sœurs envers leur grand-frère. Parce qu’à ses yeux, Aspen était intouchable. Il y avait cette connivence entre les deux et cette exceptionnelle dépendance de l’un à l’autre. Il est son point faible, plus que n’importe qui ou n’importe quoi d’autre. Ridley avait besoin de son approbation pour presque tout, comme s’il savait mieux qu’elle ce qui était juste, comme si les quelques minutes de plus qu’il avait sur cette Terre étaient suffisante comme preuve d’expérience. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle a accepté Néo, pour la simple et bonne raison qu’Aspen l’apprécie. Ridley n’a jamais été très partageuse, ni même sociable. Lionne sauvage qui ne se laisse que peu approchée à Poudlard ou ailleurs, elle s’est contentée du trio qu’ils formaient.

DAMNATIO MEMORIAE ▬ C’est l’angoisse, cette incertitude grandissante qui nait en elle au cours de sa septième année d’étude. Et si, en l’espace d’une seconde, Ridley avait tout perdu ? Cette question qui lui trotte dans la tête tous les jours et si Aspen ne revient pas et si personne ne revient de cette purge ? Elle est orpheline. Elle se croit orpheline. Il y a Néo qui lui tient littéralement la main, qui la sort du lit chaque matin, parce que vraiment, elle n’en a aucune envie. Cette période, de août 81 à novembre 81, elle la condamne à l’oubli. Il n’y a rien, rien qui parvient à la faire sourire, elle s’éteint parce qu’elle ne sait pas. Ridley ignore tout de l’horreur de ce qui trame, pourquoi elle s’en sort et surtout pour combien de temps ? Elle sent les regards qui se posent sur elle, les messes basses quand elle traverse le couloir parce qu’ils savent, tout le monde sait : son sang il est loin d’être pur. Stupide idée, comme si elle valait moins bien sous prétexte que ses parents sont moldus. Elle réussit mieux que certains sang-pur à l’école mais ça, personne ne le voit. On ne voit que le sang et rien que le sang quand le régime de terreur augmente. C’est comme si c’était écrit au fer rouge sur son front qu’elle est différente. Ridley culpabilise parce qu’on lui a dit un jour que tout était de sa faute, qu’on se bat parce que certaines personnes défendent les gens comme elle, et qu’elle ne doit pas se plaindre si jamais elle n’a plus de famille. C’est vrai non ? Si les nés-moldus n’existaient pas, il n’y aurait plus de raison de se battre. Stupide idée.

HALF ALIVE ▬ Ridley sort la tête de l’eau quand pour la première fois en plusieurs mois, elle revoit Aspen. C’est une joie intense qu’elle serait incapable de définir et qui s’éteint très vite quand elle voit son visage marqué et qu’elle réalise qui revient seul. Ridley se souvient de l’avoir serré dans ses bras tellement fort qu’elle aurait presque pu lui faire du mal.  Depuis son retour, elle n’a jamais pleuré, pas devant lui du moins. Il y a un truc qui s’est brisé chez les jumeaux, une chose qu’ils ne retrouveront peut-être pas. Alors, Ridley pleure en cachette, le soir dans sa chambre et la tête enfoui dans un oreiller ou dehors quand elle est seule sur un banc, parce qu’elle s’est interdite de craquer devant As. Il a tellement souffert et il souffre tellement encore que c’est à son tour de lui sortir la tête hors de l’eau. La jeune femme ne veut pas l’inquiéter. Il y a des non-dits chez les jumeaux, le genre de chose qui ne s’est jamais produit avant cette sombre période. Ils vivent à moitié, même si Ridley prétend que tout va bien, il n’y a rien qui va. Elle travaille sans reconnaissance de ses employeurs, se bat pour une cause perdue qui est son frère et ses activités au combien pas du tout saine, elle voit bien qu’il se bousille la santé, elle ferme les yeux pour le moment parce que pour leurs vingt-cinq ans, il a daigné mettre un pied dehors pour fêter leur naissance. Bien sûr que ce jour-là, Ridley a réellement souri, elle serait presque arrivée à oublier le drame qu’ils ont vécu.