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 everybody got this broken feeling, (ismain)

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Mercy Borgin
Mercy Borgin
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MessageSujet: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyMar 12 Déc - 17:27


everybody knows
ismael et rain / Everybody knows that you love me baby. Everybody knows that you really do. And everybody knows that it's now or never. Everybody knows that it's me or you, And everybody knows that you live forever. – SIGRID.

Il aurait pu ne pas y aller. Il aurait pu ne pas chercher à la retrouver, et se contenter du bonheur qu’être auprès de ses proches lui procurait. Il aurait pu, il aurait pu. Mais ce n’était pas suffisant — et avant même de faire ses bagages pour l’Angleterre, il l’avait su. Il avait su que ses tripes l’enverraient vagabonder dans Londres. Que son cœur, sanguinolent autant qu’asséché, après ces années, errerait sans répit jusqu’à l’avoir trouvée.

Il n’y avait tout d’abord pas mis grande conviction. Il s’était contenté d’aller, çà et là. Sur le Chemin de Traverse, discret. Ne sachant pas par où commencer. Ou essayant de s’en convaincre, peut-être. Car au fond de lui, une petite voix le lui soufflait : là où la musique serait, Rain la suivrait de près. Il était incapable de se l’expliquer. Incapable de poser des mots sur cette impression. Impression que le monde dans lequel il l’avait fait plonger l’aurait suivie jusqu’ici — si, par le plus beau des hasards, c’était ici qu’elle se trouvait. Mais après une ou deux nuits à ne plus trop savoir où atterrir, c’était dans le simple but de se divertir qu’il avait suivi son instinct premier. Qu’il avait cherché la musique, se prêtant à croire à lui-même que cela n’avait rien à voir avec Rain. Se plaisant à se dire que, peut-être, il passerait là où un pianiste manquerait. Que, peut-être, il pourrait lui-même s’oublier entre les noires et les blanches, et laisser le rythme le transporter jusqu’à ne plus avoir à penser. Ne plus avoir à se souvenir ce qui l’avait ramené là. Ne plus avoir à se remémorer ce qu’était devenue sa vie, avec les années. Ce qu’elle avait laissé derrière elle lorsqu’elle était repartie. Ce que le monde avait fait de lui.

Assis là, désormais, il la regardait. Il ne se souvenait plus si c’était une affiche, un nom marqué en bas d’une feuille, ou un murmure qui l’avait conduit là. Tout ce qu’il savait, c’était qu’avant même d’entrer, la voix familière l’avait happé. Qu’elle avait fait rejaillir ce qu’il avait à tout prix, et sans grand succès, cherché à enterrer. Et que, sans plus attendre, il s’était engouffré dans le petit établissement. Sorcier ou moldu — il aurait été bien incapable de l’affirmer avec certitude. L’intérieur était tout ce qu’il y avait plus de plus ordinaire, mais quelque chose en lui pressentait que cet endroit contenait plus qu’il ne voulait bien le montrer. Il ne chercha pourtant pas à creuser cette sensation — pas une seule seconde. Ses yeux s’étaient posés sur Rain, et toutes les questions mises en branle dans son esprit s’étaient immobilisées. Hypnotisées.

Il ne s’était pourtant pas avancé. De loin, il l’avait fixée. Tapi dans l’ombre, dans un coin du bar où elle ne pourrait l’apercevoir sans le chercher, il l’avait observée jusqu’à ce que, finalement, elle ne cesse de chanter. Il l’avait détaillée, soigneusement. Ses cheveux, redevenus blonds, avaient repoussé depuis la dernière fois qu’il y avait glissé les doigts. Mais son visage, lui, n’avait que peu changé. Les altérations du temps n’étaient visibles que dans les cernes qui soulignaient ses grands yeux, et dans les rides de résignation qui parsemaient ses traits fins. Malgré le temps, malgré la vie, elle était aussi belle qu’elle l’avait toujours été. Et la scène, le temps qu’elle dura, sembla offrir à la jeune femme la libération nécessaire à retrouver cette douce énergie passée. Une énergie qui s’estompa à l’instant même où elle quittait la petite estrade. Une énergie qu’Ismael sentit s’évaporer, en même temps que revenait la musique enregistrée et branchée à bas volume sur les hauts parleurs dispersés dans la salle.

D’un pas lent, il sortit de son recoin et s’approcha du comptoir, où le barman semblait l’attendre. C’est bien beau de traîner là, mon vieux, mais faut payer pour rester. Les mots ne furent pas lâchés, mais l’aura que dégageait l’homme, couplée à son regard froid et méfiant, suffirent à les exprimer. « Un whisky Pur Feu. » La commande tomba sans qu’il n’y pense, et avant qu’il ne réalise l’incongruité qu’une telle demande aurait pu être aux yeux d’un moldu. Le barman ne fit pourtant aucun commentaire, se penchant pour attraper un verre sous le comptoir, et se retournant pour aller chercher la bouteille. Le musicien posa quelques gallions sur le bois, en attendant sa boisson. Ses pensées étaient à nouveau retournées sur Rain. Il ignorait si elle avait l’habitude de partir sans demander son reste, après ses représentations, ou s’il lui arrivait de boire un verre. Dans tous les cas, il ne bougerait pas. Qu’elle fuie ou qu’elle reste, peu lui importait. Il l’avait revue. Elle était en vie. Et c’était bien tout ce qui, aux yeux d'Ismael, comptait réellement.

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Polar Machen
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyMer 13 Déc - 20:31

everybody knows
everybody knows that the dice are loaded, everybody rolls with their fingers crossed, everybody knows the war is over, everybody knows the good guys lost. (SIGRID)

Elle chantait. Laissait les notes glisser sur la mélodie l'entourant, naviguant dans ce doux brouillard qui apparaissait dès qu'elle se mettait à chanter. Un brouillard dissimulant le monde, lui permettant de finalement respirer un peu, d'oublier qui elle était et où elle était. Pendant quelques minutes, elle n'était qu'une voix, qu'une silhouette sur scène, et non pas Rain, encore moins Rosalind, surtout pas une Crawford. Sur scène elle pouvait juste exister, juste respirer, juste chanter. C'était presque comme une drogue, tellement c'était addictif - dès qu'elle avait commencé elle s'était retrouvée à être incapable de s'arrêter. Comment elle aimait dans se perdre dans ce brouillard, et ne faire que chanter, et se rappeler un peu qu'elle pouvait être autre chose. Elle n'oserait se l'avouer, mais chanter, c'était comme se retrouver avec lui - ces matins passés au lit à se sourire, ces soirées à inhaler son odeur, ses nuits à se perdre sur sa peau. Chanter c'était comme être avec lui - doux, rassurant, chaud.

Elle n'était même pas certaine que les gens l'écoutait - peu importe, ça elle s'en fichait. On l'avait embauché et généralement les gérants de bar étaient satisfaits de son travail. Elle chantait bien, elle chantait juste, et elle avait les chansons qu'il fallait. Elle était stable, offrant toujours la même qualité de performance, et le mot se répandait à son sujet. Ça lui plaisait, à Rain, d'être reconnue pour autre chose que son patronyme qu'elle gardait strictement secret. Rain - oui, juste Rain. Et elle arrivait sur scène, habillée sobrement mais bien arrangée - ça faisait partie du spectacle, et puis ça ne la dérangeait pas. Elle brossait ses cheveux, blonds ces derniers jours, appliquait un peu de mascara et choisissait des vêtements plus chics. Rien de trop flamboyant, c'était pas son genre - mais la soie et le eye-liner suffisait à créer une illusion que ses employeurs aimaient bien. Elle était jolie, elle le savait, ils le savaient, et ça suffisait. Même que y’en a qui écoutait même pas sa voix. L’important c’était juste d’avoir une jolie fille sur scène qui faisait pas crever les tympans des clients. Rain s’en fichait. C’était du boulot, c’était un peu d’argent, et ça lui permettait de chanter.

Et finalement, les dernières notes passèrent le cap de ses lèvres et quelques applaudissements l’accueillirent. Elle sourit doucement, acquiesçant la tête et remerciant rapidement le public. Et voilà, la magie s’estompa – le monde redevint réel, alors que Rain descendit de la scène. Elle tira sur l’épingle qui avait tenu quelques-uns de ses cheveux en place, laissant les mèches retomber librement sur ses épaules, et prit quelques gorgées d’eau. Une mélodie pré-enregistrée remplaça sa voix dans l’atmosphère, et Rain glissa sa veste sur ses épaules, fermant un peu les yeux. Une autre soirée de terminée. Maintenant, il ne restait plus qu’à entrer, en espérant qu’elle serait capable de fermer l’œil. En espérant que le lendemain serait clément, en espérant que la solitude ne l’étrangle pas trop. « Hey, beauté. » Elle releva des yeux las, mais ce n’était que le pianiste avec qui elle avait joué qui l’avait interpelé. Ça faisait quelques fois qu’ils jouaient ensemble, et Rain l’appréciait bien, un gars bien tranquille qui en demandait pas trop. « On s’en va chez Bill prendre un coup, tu viens ? » Elle secoua la tête, peu d’humeur à se joindre à une atmosphère de fête, encore moins avec des musiciens qui n’essayaient que la mettre dans leur lit. « Nan, j’suis crevée. On s’reprends, ok ? » Le pianiste haussa la tête, sachant que c’était inutile de négocier sa décision, et s’éloigna.

Rain le regarda partir, buvant encore quelques gorgées d’eau, dissimulée du regard du public. Peut-être aurait-elle du accepter l’invitation – elle n’avait pas très envie d’être seule. De retourner dans un appartement vide et froid, et se glisser sous ses draps presque rigides. Rain soupira doucement, ferma les yeux. Cette vie de merde. Comment est-ce que ça en était arrivé là ? Peut-être qu’elle pourrait au moins rester prendre un verre. Généralement, on lui offrait quelques verres en échange de son spectacle. Au moins, ça coûtait pas cher d’alcool. Rain se dirigea donc vers le bar, le pas un peu lourd, le regard las. Elle sentit quelques yeux curieux la suivre, mais ça faisait partie du deal et elle le savait. Elle se fit discrète, gardant ses yeux bien fixés devant elle, jusqu’à ce qu’elle le vit. Ismael.

Ça ne pouvait pas être lui, et pourtant ça l’était. Elle l’aurait reconnu dans n’importe quelle foule. Ces cheveux, cette mâchoire. Cette dégaine, ces mains, cette veste. Elle resta plantée là quelques secondes, débattant de quoi faire par la suite. S’il était là, c’est qu’il avait du la voir chanter – est-ce qu’il l’avait cherchée ? Était-ce pour elle qu’il était là ? Non. Ne pas sauter aux conclusions. Mais l’instinct de Rain se trompait rarement. Se mordillant la lèvre, Rain fit presque demi-tour. Après tout, il ne l’avait pas vue depuis la fin de son show, elle pourrait sortir sans demander son reste. Mais elle en était incapable. Ses pieds ne bougeaient pas, son corps ne faisait que la pousser vers l’avant. Vers lui. Non. Ça serait mieux qu’elle reparte. Pour ne pas remettre le nez dans une histoire qui ne pouvait que mal se terminer. Ne pas lui faire du mal. Encore. Ne pas détruire sa vie. Encore. Le laisser respirer, le laisser être libre. Il le méritait. Du bonheur, de l’amour, des sourires. Pas ce qu’elle avait à offrir. Pas de la souffrance, pas des larmes, pas du danger.

Et pourtant les pieds de Rain se remirent en marche et fermèrent la distance entre elle et lui. Elle se posa sur le banc à ses côtés, sans un mot, le nez baissé. « Un whisky, s’te plaît » demanda-t’elle au barman qui lui jeta un regard. Une voix étranglée, une voix basse, une voix qui ne voulait pas vraiment être là. Et seulement au bout de longues secondes fut-elle capable de tourner son regard vers lui, et de se laisser replonger dans leur douceur. Merde. Bon sang, merde. Ce foutu regard. Les mots lui manquèrent, la gorge se gonfla. « Tu m’as retrouvée comment ? » fut tout ce qu’elle parvint à dire, sa voix soudainement incertaine, timide, douce.

Comment tu m’as retrouvé, Ismael ?
Et pourquoi, après tout c’que j’t’ai fait ?
Pourquoi t’es là ?

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Mercy Borgin
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyMer 13 Déc - 23:43


everybody knows
ismael et rain / Everybody knows that you love me baby. Everybody knows that you really do. And everybody knows that it's now or never. Everybody knows that it's me or you, And everybody knows that you live forever. – SIGRID.

Il sentit qu’elle l’avait vu avant même que leurs yeux ne se rencontrent. Avant même qu’elle ne prenne place au comptoir à ses côtés, il savait qu’elle s’approchait. Et sans avoir posé ses yeux sur elle, il pouvait s’imaginer le choix que venir le voir avait dû être pour elle. Il pouvait sans problème aucun se représenter l’hésitation à laquelle elle avait dû être en proie. Il y avait plusieurs années, désormais, qu’ils ne s’étaient pas revus. La dernière fois qu’elle était partie, ç’avait été sans un mot, laissant le symbole de leur amour et de leur fidélité finir de dépérir doucement sur le sol. Ismael s’était douté qu’un tel acte n’était pas du ressort de Rain. Néanmoins, personne ne le lui avait jamais confirmé. Et Rain elle-même n’avait jamais pris la peine de le recontacter pour lui expliquer ce qui était arrivé. Il avait vécu dans le silence et dans la solitude. Dans la douleur de l’incertitude.

Et ce soir, elle était là. Plus belle que jamais, malgré la douleur qui imprégnait chacun de ses traits. Elle avait l’air fatiguée, usée. À bout. Il l’avait remarqué lorsqu’elle était encore debout sur la scène, et pouvoir l’observer de plus près, alors qu’elle était installée à ses côtés, ne faisait que rendre les cernes encore plus poignants. Rain n’allait pas bien. Ça ne prenait pas un génie pour s’en prendre compte — et ça ne prenait qu’Ismael pour réveiller toute la nostalgique souffrance qu’il sentait s’échapper de son aura. Elle ne le regardait pas. Comme si elle ne pouvait pas, comme si un contact visuel aurait été trop lui demander, dans l’état de précarité où il se trouvait.

Le barman lui servit le whisky qu’elle demandait, et Ismael n’avait toujours pas prononcé le moindre mot. Il attendait qu’elle parle, attendait qu’elle sorte de ce mutisme qu’elle semblait lui réserver. Si elle buvait son verre sans un mot et qu’elle repartait, il n’interviendrait pas. Il n’était pas là pour se battre. Pas là pour lutter. Il était là pour la retrouver, et pour voir ce qu’elle devenait. Il avait vu la douleur, il avait vu le mal-être. Mais il ne s’interposerait pas entre eux et elle tant qu’elle ne le lui demanderait pas. Il n’avait jamais été comme ça.

Lorsqu’elle prit finalement la parole, il ne put retenir un léger sourire de se poser sur ses lèvres. Le ton n’était pas aussi agressif qu’il aurait pu s’y attendre. La douceur y perçait même, et il sentit son cœur se serrer. « J’ai suivi ta voix. » Et c’était un mensonge, tout autant qu’une vérité. Il l’avait retrouvée parce qu’il avait cherché les endroits où elle pouvait être — puis les endroits où elle pouvait chanter. Il avait suivi sa voix, et il l’avait retrouvée. Plus belle que jamais. « Ton pianiste t’accompagne bien. Il sait te mettre en valeur. » C’est un autre petit sourire, suivi par une gorgée de whisky. Le liquide lui brûle la gorge, mais aucune grimace ne déforme ses traits. Il est trop préoccupé par elle. Trop attentif aux cheveux blonds qui tombent doucement sur ses épaules, et aux multiples expressions qu’il peut lire dans ses yeux. Confuses, confondues. Chaotiques. « Tu te produis souvent ici ? » Il sait que la conversation est futile, et qu’ils ont bien d’autres choses à se dire. Il a mille et une questions qui lui brûlent la gorge, mille et une envies de lui demander ce qui lui est arrivée. Il a le besoin déchirant de s’approcher de la toucher — besoin qu’il réfrène autant qu’il le peut. Il voudrait la prendre dans ses bras, voudrait la cacher là. Essayer de la rassurer, et à nouveau la bercer. Il voudrait pouvoir lui demander, tout bas — lui demander, pourquoi tu ne me souris pas ?

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Polar Machen
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptySam 16 Déc - 18:34

everybody knows
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Y’avait tellement de mots coincés dans sa gorge que Rain avait peur d’étouffer. Tellement de non-dits, tellement de secrets, c’était comme du poison – et elle avait été capable de garder la tête hors de l’eau depuis ces derniers mois en sachant Ismael bien loin d’elle, en le sachant en sureté à l’autre bout du monde, mais maintenant tout changeait et elle le sentait déjà. Qu’il soit juste là – physiquement, en Angleterre, et à quelques centimètres à peine d’elle, ça changeait déjà tout. Le voilà replongé dans son monde, le voilà au risque d’être à nouveau contaminé par cette malédiction qui semblait la suivre partout et qui ne faisait que répandre du mal. Pourquoi, Ismael ? Et pourtant elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle ne savait déjà pas les raisons de son retour en Grande-Bretagne. Mais elle ne comprenait pas ce qu’il faisait là, à être venue l’entendre chanter, à l’avoir cherchée – après qu’elle ait disparu comme elle l’avait fait. Tant de fois, elle s’était joué la scène dans sa tête, Ismael rentrant à l’appartement qu’ils avaient partagé, pour trouver ses affaires complètement disparues, toute trace de son passage effacé. Elle avait été incapable de s’enlever cette image de la tête, tout autant qu’elle ne pouvait s’imaginer toute la peine qu’elle avait dû lui causer. Il n’avait jamais su pourquoi – jamais elle n’avait pu lui donner des explications. Elle aurait pu lui écrire, et tellement de fois elle s’était penchée au-dessus d’un parchemin pour l’écrire, mais elle ne s’était jamais résolue à compléter aucune lettre. Elle avait lancé un Incendio au parchemin avant que le mal ne soit fait. Non, c’était mieux s’il ne savait pas, pour ne pas prendre le risque qu’il veuille revenir en comprenant que jamais – jamais – elle n’était partie de son plein gré. Elle n’avait tout simplement pas pu prendre le risque qu’il revienne, et que cette fois son père ne s’arrête pas aux avertissements et aux menaces. Pas Ismael. Jamais on ne toucherait à un seul cheveu de sa tête, pas à cause d’elle – non.

Mais il était là, en chair et en os, assis sur ce banc à ses côtés. Et il était toujours aussi calme, toujours aussi doux, toujours aussi beau qu’il avait été ce soir-là, lorsqu’elle avait laissé au bar pour aller se coucher. Elle pouvait presque sentir son odeur de là où elle était, et comme elle avait envie de seulement y plonger le nez, réfugiant son corps meurtri et fatigué dans ses bras. Mais c’était trop compliqué – il y avait des blessures trop vives qui l’empêchait de bouger de son siège. Elle avait le cœur serré, les entrailles ensanglantés. « J’ai suivi ta voix. » Les mots lui coupèrent presque le souffle. Elle observa Ismael, incapable de lui rendre le beau sourire qu’il lui tendait. C’était comme des coups de couteaux au cœur. Elle avait envie de s’enfuir en courant, tout comme elle avait envie de fondre en larmes. Oh, Ismael. « Ton pianiste t’accompagne bien. Il sait te mettre en valeur. » La gorge de Rain était gonflée. Elle aurait voulu répondre, créer cette simple conversation qu’Ismael tentait de débuter. Mais c’était trop. Beaucoup trop. « Tu te produis souvent ici ? »

Il fallut plusieurs secondes à Rain avant qu’elle ne puisse bouger les muscles de son visage, et encore là elle ne put se résoudre à un sourire. « Une ou deux fois par semaine. Mais ça fait pas très longtemps. » Sa voix était calme et basse – ni agressive ni trop douce. Presque terne. Les mots lui échappaient, sans qu’elle ne puisse y mettre du sens. Elle pensait trop au reste, à tout le reste, à tout ce reste qui lui bouffait l’esprit depuis des mois. « Et oui. Ça fait quelques fois qu’on joue ensemble. Il me suit bien. » Pas autant que toi, bien sûr. Les mots restèrent sur le bord de ses lèvres, amers mais sincères. Mais y’avait jamais eu personne comme Ismael pour Rain. Jamais. Elle se racla la gorge, secouant un peu ses cheveux pour prendre une gorgée de son whisky. Ses doigts tremblaient légèrement, mais pas assez pour qu’il le remarque – enfin, elle espérait. Tentant de trouver un semblant de contenance, elle évita un peu son regard, le laissant à la place glisser sur ses mains, ses vêtements, sa mâchoire – n’importe quoi sauf ses yeux. « T'as l'air bien. » Pas comme moi. Avec ses cernes et sa voix rocailleuse, elle devait avoir piètre mine. « Qu’est-ce que tu fais en Angleterre, alors ? T'es là pour les fêtes ? » Ce serait logique, après tout. Noël approchait à grands pas et peut-être était-il venu rendre visite à sa marraine. Ce serait le plus plausible. Il fallait rationaliser – qu’elle garde la tête claire, et qu’elle essaie de ne pas penser à tout ce qui s’était passé. Qu’elle ne pense pas à tout ce qu’il faudrait qu’elle lui dise, tout ce qui était caché en elle et qui la tuait à petit feu. Le père. Les menaces. Le bébé. Rain ferma les yeux. Non, surtout pas. Surtout, ne pas penser à ça.
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptySam 23 Déc - 21:13


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Elle lui répondait machinalement. Presque mécaniquement. Usée, fatiguée. Ça fendait le cœur à Ismael, derrière les sourires qu’il s’efforçait pourtant à lui donner. Ça l’usait à son tour, jusqu’aux limites de la bonne humeur dont il avait réussi à s’armer en décidant de venir la voir ici. Il ne fit pourtant aucun commentaire. Se renfermant, lentement mais sûrement, derrière ce sourire qu’il s’efforçait de maintenir à flots. C’était de plus en plus difficile, à mesure qu’avançaient les secondes. Mais il tenait le coup. Il continuait de la regarder, essayant de ne pas se formaliser de la manière dont ses yeux le fuyaient. Elle faisait tout pour ne pas avoir à croiser son regard. Et jusqu’alors, elle y parvenait.

Il hocha la tête à ses réponses, tout de même heureux qu’elle prenne la peine d’entretenir la conversation. Son cœur se serra pourtant, lorsqu’elle acquiesça à ses propos sur le pianiste. Il la suivait bien. Ismael avait su l’admettre. Mais la pointe au cœur, elle, restait réelle. Car bien que le musicien sache mettre à profit les talents de la jolie blonde, le Drake aurait, lui, tout donné pour pouvoir prendre sa place et l’accompagner. Il fallait croire que les souvenirs étaient pourtant condamnés à le rester. Fallait croire que Rain avait refait sa vie ici, et qu’elle avait trouvé une voix douce à emprunter. Il essayait de s’en convaincre, à mesure que les minutes passaient. Il essayait de s’en persuader, essayait de se convaincre que ce n’était pas des larmes qu’elle retenait. Pourtant, les traits tirés de la jeune femme ne mentaient pas. La vie qu’elle avait trouvée n’était ni douce ni reposante. Elle n’avait pas non plus l’air d’être ce dont elle avait rêvé. Elle avait l’air d’être ce qu’on lui avait imposé. Et face à ce genre de vie, face à cette misère qu’il lisait dans ses yeux, seuls les sourires semblaient avoir la force de combattre les ténèbres qui, doucement, se refermaient autour d’elle.

Il hausse les épaules, quand elle lui dit qu’il a l’air bien. Et le sourire diminue un peu, par réflexe. Il ne sait pas s’il est bien. Il a toujours l’air mieux qu’elle — mais cela voulait-il dire quoi que ce soit, lorsqu’on estime le vide que les yeux de la Crawford charriaient ? « J’me débrouille. » Il faisait de son mieux, c’était vrai. Mais mieux valait ne pas creuser. La solitude qui l’écrasait n’était pas très loin de la surface, et il peinait de plus en plus à la ravaler, chaque jour qui passait. « Hm-hm. Je suis venu rendre visite à Harper et Henry. Je suis là pour quelques semaines. » Il tenta de raffermir quelque peu son sourire, reposant ses yeux sur la jeune femme, son whisky toujours en main. « Et je me suis dit que je pourrais en profiter pour passer te voir. » La voilà, la vérité. La voilà, la vraie raison pour laquelle il s’était mis bille en tête de la retrouver. « Je sais que je suis sûrement la dernière personne que tu aurais voulu voir débarquer ce soir. » Il se tourna plus franchement vers elle, s’approchant un peu d’elle. Sans trop la brusquer, sans trop l’envahir. Gardant la distance qu’elle requerrait pour se sentir respirer, dans ce moment qu’elle n’avait ni vu venir ni souhaité. « Je suis désolé de ne pas avoir prévenu que j’allais passer. J’aurais dû t’écrire. Je sais. J’ai juste… » Soupirer. Lever les yeux aux ciels, et passer sa main sur ses traits, alors qu’il se détourne à nouveau d’elle. Ne sachant trop sur quel pied danser. Ne sachant comment l’apprivoiser, cette petite créature qui lui avait filé entre les doigts avec les années. « J’étais pas sûr de venir avant de voir ton nom sur l’affiche et d’entrer. Et je ne savais pas si j’allais avoir le courage de repasser un autre soir. Alors j’ai préféré entrer. » Ses yeux se reposent à nouveau sur elle, alors qu’il sourit. De ce genre de sourire un peu plus fatigué. Ce genre de sourire soudainement usé. « Est-ce que je dois le regretter ? » Aussi futile que put paraître la question, elle était pourtant plus sincère que jamais. C’était à Rain, de décider. À Rain de prendre en main leur destin. C’était toujours elle qui l’avait fait, jusqu’ici. Et aujourd’hui encore, c’était à elle de décider. À elle de décider si elle voulait le voir partir ou rester.

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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyJeu 28 Déc - 16:14

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Sans intérêt. C’était complètement sans intérêt. Aux oreilles extérieures, pourtant, il semblerait qu’ils aient la conversation la plus normale possible, la plus calme possible. Juste deux amis tentant de rattraper le temps perdu, de se donner des nouvelles. Mais dans le creux de son estomac, Rain ressentait la tempête. L’ouragan que provoquait le retour d’Ismael à Londres. Elle n’arrivait comme pas à le réaliser, qu’il était là, juste là, à portée de main, qu’elle pourrait le toucher, le serrer dans ses bras, l’embrasser. Ça serait possible, si seulement elle n’était pas paralysée sur son siège. Si seulement elle avait à prononcer les mots qu’il aurait fallu qu’elle prononce, au lieu de sortir des questions importantes, certes, mais qui n’avaient rien à voir à ce qui fallait vraiment dire. N’importe quoi, avait-elle envie de crier. N’importe quoi qu’ils doivent agir comme des étrangers. Mais en même temps, quelles étaient les options ? Elle ne pouvait pas laisser transparaître tout ce qui affaissait ses épaules. Tout ce qui l’écrasait et qui s’apprêtait à gagner. Toute la noirceur et la douleur de la vie qu’elle avait menée depuis qu’elle était partie - depuis qu’on l’avait forcée à partir. Il était là pour quelques semaines – Rain hocha simplement la tête, tentant de concentrer son esprit sur les mouvements qu’elle faisait. Elle buvait son verre à une vitesse exceptionnelle mais elle le réalisait à peine. Quelques semaines, et il serait reparti. Peut-être qu’elle serait en mesure de le faire. De se cacher suffisamment, de jouer à l’étrangère assez longtemps pour qu’il reparte vraiment et que leurs vies respectives soient séparées par la distance à nouveau. Ainsi, elle pourrait… quoi, au juste ? Continuer cette vie qui l’étouffait ? Mais Ismael serait protégé. Et autant qu’elle voulait le voir repartir, le revoir retourner dans la sécurité, autant qu’elle savait qu’elle ne pourrait plus le laisser partir. Que malgré ses meilleurs efforts, elle agripperait sa manche au dernier moment et resterait collée à lui.

« Et je me suis dit que je pourrais en profiter pour passer te voir. » Rain lève les yeux à ces derniers mots, sent son cœur tomber dans sa poitrine. Ismael. Elle n’y arriverait pas. Non, elle n’y arriverait pas. « Je sais que je suis sûrement la dernière personne que tu aurais voulu voir débarquer ce soir. » Sa gorge est sèche, pâteuse, elle a envie de hurler, de se mettre à pleurer. « Ismael… » laisse-t’elle échapper doucement, pas assez fort pour qu’il ne l’entende. Ses doigts se resserrent autour de son verre. « Je suis désolé de ne pas avoir prévenu que j’allais passer. J’aurais dû t’écrire. Je sais. J’ai juste… » Le cœur de Rain est si serré qu’elle a peur qu’il explose. Qu’il casse. Si seulement il pouvait se casser davantage qu’il ne l’était déjà. « J’étais pas sûr de venir avant de voir ton nom sur l’affiche et d’entrer. Et je ne savais pas si j’allais avoir le courage de repasser un autre soir. Alors j’ai préféré entrer. » Elle l’observe, les yeux grands comme des gallions. Ils sont brillants, elle le sait, remplis de larmes qui ne savent plus comment rouler sur ses joues. Et elle sent son regard dans le sien, elle voit son sourire. Un sourire fatigué, un sourire qu’elle n’aurait pas voulu voir sur son visage. Un sourire qu’elle a causé. « Est-ce que je dois le regretter ? »

Oh, comme ça serait facile. Comme ça serait facile de dire que oui, il devait. Que ce serait mieux qu’il reparte et qu’il ne revienne plus. D’inventer une excuse, de fuir, de le faire fuir. De jeter une dernière ombre au tableau pour le rendre complètement noir. Mais Rain en est incapable. Bien sûr qu’elle en est incapable. « Non » lâche-t’elle finalement, la voix un peu tremblante. « Non, je suis contente que tu sois là. » Les mots sont douloureux. Elle creuse sa propre tombe. Elle creuse celle d’Ismael aussi. « Tu as bien fait de venir. » Et alors qu’elle le regarde, un sourire nerveux mais tendre se glisse sur ses lèvres. « J’suis heureuse de te voir. Je… » Sa voix se casse soudainement, les larmes sont de plus en plus menaçantes. Oh, Ismael. Y’a tant de choses que j’dois te dire, mais je suis pas capable. « Je suis juste un peu… Tu sais, c’est juste… C'que j'ai fait... » Elle s’éclaircit la gorge, ferme les yeux un instant, inspire profondément. Sa tête se secoue, alors qu’elle ravale ses derniers balbutiements. Plusieurs secondes passent avant qu’elle ne soit capable de relever la tête et le regarder. « J’sais pas quoi te dire. » Elle hausse les épaules, juste un peu. « J’pensais jamais te revoir. »
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Mercy Borgin
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyJeu 28 Déc - 21:55


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Malgré l’émotion dans sa voix, malgré les larmes qui s’accumulaient dans les yeux de Rain et qui restaient bloquées dans sa gorge à lui, Ismael avait l’impression de continuer cet éternel jeu qu’ils s’étaient lancé durant leurs petites années à Poudlard. L’impression que ce n’était qu’un rebondissement de plus dans leur éternel jeu du chat et de la souris. Et que pour une fois, il avait essayé de se faire passer pour le chat. Ça n’avait pas fonctionné. Pas une seule seconde. Les larmes et les cœurs serrés ne mentait pas : depuis le début, Rain était le chat. Et la seule raison qui la poussait à être aussi mal en sa présence était le fait de se rendre compte que, cette fois-ci, ce n’était pas le chat qui était parti chasser la souris, mais la souris qui s’était livrée d’elle-même. La souris qui était revenue, bien consciente de ce qui l’attendait. La souris qui se moquait des griffes acérées qui pourraient se refermer sur elle à tout moment. La souris qui serait morte pour les yeux du chat — ces yeux dans lesquels elle aimait tant se plonger. Et ils le savaient, l’un et l’autre. Ismael était revenu, et c’était sûrement pour le pire. Mais cette fois-ci, ils ne le laisseraient pas repartir. Incapables de se dire au revoir à nouveau. Incapables de se tenir loin de l’autre. Y avait cet aimant maudit qui les attirait irrésistiblement, et qui les empêchait de se fuir. Les empêchait de s’abandonner.  Les empêchait d’exister, si l’autre n’était pas à proximité.

Il sent la nervosité de Rain. Il sent la douleur dans sa voix, lorsqu’elle avoue la joie que c’est de le revoir. Et pourtant, elle ne ment pas. Il le sent. Le sait. Elle est plus sincère que jamais. Et quand elle s’apprête à continuer, quand elle s’arrête de parler pour fermer les yeux et essayer de se remettre à respirer à un rythme régulier, il ne peut empêcher sa main de venir se poser sur son poignet. Doucement, il serre. Un contact rassurant. Contact apaisant. J’te veux pas de mal, Rain. Et j’t’en ferai jamais. Il se doute bien que les mots tranchants vont tomber d’un moment à l’autre. Couperets sans pitié. Elle s’est enfuie, et elle va l’assumer. Autrement, ce ne serait pas Rain. Autrement, la souris ne l’aurait pas aimée comme elle l’avait toujours fait. Et lorsque finalement, les mots sortent, Ismael sent son propre cœur se briser sous les souvenirs. Sa poigne n’en est néanmoins pas altérée, et il se contente de serrer un peu les dents et de déglutir péniblement. Sourire nerveux aux lèvres. Sourire apaisant. « Moi non plus, pour être honnête. » Sa main lâche doucement le poignet de Rain, et vient se porter à nouveau vers son verre. Il l’attrape, soupire. En boit une gorgée. Le repose. « Mais ça me paraît logique, maintenant qu’on y est. On n’a jamais vraiment su s’éviter. » C’était un fait. Il avait bien essayé, à plusieurs reprises. Ils avaient bien tentés. Mais fallait croire que rien n’y personne ne pouvait les séparer.

« Écoute… » Les yeux vrillés sur son verre, il soupire à nouveau. Secoue la tête. Ne la regarde pas. Y a les mots qui lui pèsent, le cœur lourd de tous ces non-dits accumulés avec les mois et les années. Ils auraient dû apprendre à se parler. Ils auraient dû apprendre à s’aimer avant que la vie ne décide de comment le leur infliger. « Je sais pas pourquoi t’es partie. Je suppose que tu me l’expliqueras en temps voulu. Un jour. Peut-être. J’en sais rien. » Les mots coulent sans qu’il ne puisse les arrêter. Et, finalement, il relève les yeux vers elle. « Mais je veux juste que tu saches que… Je ne t’en veux pas. Je ne t’en ai jamais voulu. » Ça m’a brisé le cœur, pourtant. Mais je t’ai pardonné avant même d’avoir eu le temps d’y penser. Pourquoi, Rain ? Pourquoi, toi, tu as cet effet sur moi ? « J’espère juste qu’un jour tu arriveras à m’en parler. Mais en attendant… » Il serre les dents, retourne fixer son verre. « En attendant, j’avais simplement envie de te voir. De prendre des nouvelles. Si tu préfères que je te laisse respirer et qu’on se revoie à un autre moment… Dis-le. Je comprendrais. Je m’en irai. » Il hausse les épaules. Poli. Respectueux. Trop, peut-être.

J’m’en irai, mais j’t’oublierai pas. Et je réessaierai. Tu me connais. Tu le sais.
La seule chose qu’on ait vraiment en commun, c’est qu’on est bien incapables de s’arrêter.
Incapables d’abandonner.

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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyJeu 4 Jan - 9:55

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Reste calme, Rain. Respire. Inspire et expire. Elle s’acharne à se répéter les mots mais ils continuent de perdre leur sens dès qu’elle pose les yeux sur Ismael. Sur ses traits familiers, sur la douceur de ses yeux. Dès qu’elle se mets à penser à Poudlard, puis à cet appartement de l’autre côté de l’océan, à ces mois de bonheur, hors du temps semblerait-il, où ils avaient été si heureux. Et inévitablement, à cette nuit où elle avait du tout laisser derrière, et la vie qu’elle avait mené depuis, vide de sens, vide d’amour, vide de lui, vide de sourires, vide, vide, vide. Les mots sont sincères, ils écorchent, ils font mal. Non, elle n’avait jamais cru le revoir. Elle l’aurait évité toute sa vie s’il n’était pas venu de lui-même, juste pour lui épargner d’autres éventuelles souffrances, pour le protéger de cette sale vie qui lui collait à la peau. De son incapacité à se construire un monde à elle, une bulle à elle, parce qu’il y avait toujours quelqu’un ou quelque chose qui débarquait avec une aiguille et qui détruisait tout. Non, elle aurait protégé Ismael de ça en se tenant le plus loin possible de lui, en se faisant oublier, en se réduisant à des poussières dans l’ombre, se réconfortant seulement dans ses souvenirs. Mais il était là, il l’avait rattrapée, il l’avait retrouvée, la forçant à revenir dans la lumière. Et malgré le fait que Rain était terrifiée, elle était aussi soulagée, qu’il y ait eu une main pour la rattraper, pour l’empêcher de s’écraser, et que cette main c’était celle d’Ismael. Elle n’aurait pas voulu d’une autre, après tout. Et elle est là, la main, elle s’est déposée contre son poignet, un contact qui envoie une onde de choc dans tout son corps. Elle se sent trembler mais elle ne vacille pas, il la stabilise, il la garde droite.

« Moi non plus, pour être honnête. » Et aussitôt la main disparaît, laissant une zone glaciale sur la peau de Rain. Reviens, s’te plaît. Tiens moi. Mais sa langue reste derrière ses dents, elle ne veut pas pousser le bouchon. « Mais çam e paraît logique, maintenant qu’on y est. On n’a jamais vraiment su s’éviter. » Rain relève les yeux vers lui, et un mince sourire éclaire son visage. Pendant un instant, la lumière revient dans ses yeux, et c’est un sourire de jeunesse qu’elle lui donne. « Non, c’est vrai » murmure-t’elle doucement, et soudainement elle se croirait presque de retour dans les innombrables couloirs de Poudlard, à être jeunes, à être libre, à être en amour.

« Écoute… » La vie les rattrape au pas de course. Il ne la regarde même plus. Rain, elle, laisse ses yeux s’attarder un peu sur lui. Sa mâchoire, son oreille, ses lèvres. « Je sais pas pourquoi t’es partie. Je suppose que tu me l’expliqueras en temps voulu. Un jour. Peut-être. J’en sais rien. » Le regard revient vers elle, et Rain tente de le soutenir, mais elle se sent comme une tour qui menace de s’effondrer. « Mais je veux juste que tu saches que… Je ne t’en veux pas. Je ne t’en ai jamais voulu. » Et à ce moment, elle ne peut plus soutenir le regard, le coup est trop grand, elle aurait pu en tomber de son siège si elle ne s’était pas rattrapé à son verre. Les larmes reviennent en force, sont à deux doigts de tomber, elle renifle, se crispe. Tout ce qu’elle a envie de lui hurler, c’est qu’elle ne le mérite pas. Elle ne mérite pas ça, ça serait mieux qu’il la déteste, qu’il l’insulte, qu’il parte, tout serait plus facile, tout serait plus simple. Mais c’est Ismael. Et au plus profond d’elle, elle savait qu’il ne lui en voudrait pas. Elle s’était juste menti à elle-même pour se plonger dans l’illusion, où ça faisait moins mal. « J’espère juste qu’un jour tu arriveras à m’en parler. Mais en attendant… En attendant, j’avais simplement envie de te voir. De prendre des nouvelles. Si tu préfères que je te laisse respirer et qu’on se revoit à un autre moment… Dis-le. Je comprendrais. Je m’en irai. »

Ismael. Il la tue à petit feu, comment il est, comment il parle, comment il la regarde. Et pourtant elle ne voudrait jamais qu’il change, elle l’aime comme ça, oui, elle l’aime, c’est stupide de le nier, et pourtant ils ne se le sont jamais dit, pas besoin sans doute. Rain panique soudainement à l’idée de ne plus le voir, contradictoire, et c’est à son tour de venir poser ses doigts sur le poignet à Ismael, frisonnant au contact de sa peau chaude. « Non, s’te plaît. Reste. » C’est presque un murmure, mais c’est suffisant, enfin elle espère. Elle déglutit, continue de le regarder, ses grands yeux larmoyants dans les siens. « Il s’est passé tellement de choses, tu sais. Depuis… Depuis cette nuit-là. » Où commencer ? Quoi dire ? Comment le dire ? Un mince sourire, un peu mélancolique, étire ses lèvres. « Et je ne sais pas trop comment en parler. » Y’a des choses qui ne changent tout simplement pas, après tout. Elle renifle encore, alors que finalement une larme s’échappe de son œil droit. Elle le rattrape de sa main, rapidement, retirant en même temps ses doigts du poignet d’Ismael. Puis un rire qui n’en est pas vraiment un s’échappe de ses lèvres. «  Je suis devenue une pleurnicheuse, tu vois. » Elle secoue la tête, se racle la gorge. Reprends-toi. « Mais je sais. J’te dois des explications. Pour ce qui s’est passé. Pourquoi j’ai du partir. Pourquoi j’ai pas pu… Pas pu te dire au revoir. » Sa voix tremble malgré elle, le souvenir revient au galop, mais elle ne veut pas mentir à Ismael, pas se cacher, elle n’a plus envie, pas ce soir. « Je suis content que tu m’ais retrouvée. Tu m’as manqué, tu sais. » Les aveux sont fait, y’a pas un jour où elle n’a pas pensé à lui, qu’elle ne l’a pas imaginé là-bas, seul, ou pas, à sa fenêtre, avec son instrument, buvant son café, hochant la tête au rythme d’une mélodie. Ismael, partout, nulle part.

Tu m’as manqué.
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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyDim 7 Jan - 13:13


everybody knows
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Pendant une seconde, il a l’impression que le nœud va se délier. Que les choses vont se résoudre d’elles-mêmes, et qu’un geste de la main serait suffisant pour les balayer. Il a l’impression que les mots vont couler des lèvres de Rain avec une simplicité presque déconcertante, et que tout va s’arranger. Qu’il n’y aura plus besoin de se cacher, plus besoin de se retenir. Qu’il pourra lui dire ces pensées qui lui brûlent le cœur depuis des années, et que jamais la situation ne l’a laissé exprimer. Il a l’impression que tout va changer. Que Rain va se laisser aller, et qu’elle se réfugiera d’instinct auprès de tout ce qu’il est venu lui apporter. Douceur. Pardon. Sincérité. Tendresse. Amour.

Il voit la larme couler, et il ressent presque le besoin d’aller l’attraper avant qu’elle ne s’écrase sur le comptoir. Mais Rain est plus rapide, et il retient son geste comme il le peut. Poing serré, phalanges, fermées. Il lui rend son sourire quand elle parle d’être devenue une pleurnicheuse, et il se force à ne pas lui répondre. Se force à ne pas retourner chercher le contact qu’elle venait de briser. Il sent encore la chaleur de ses doigts sur son poignet, sent encore la douceur qu’un simple effleurement avait pu provoquer. Et il ne peut s’empêcher de souffrir. Souffrir d’avoir été tenu loin d’elle pendant si longtemps. Souffrir qu’elle soit partie. Souffrir de ne pas être allé la chercher plus tôt. Souffrir d’une séparation qu’il n’avait jamais désirée. Et souffrir de sentir qu’elle était encore loin de se terminer.

Et il a le cœur qui bat à tout rompre, alors qu’il pense que l’heure des explications est arrivée. Qu’elle va prendre l’inspiration nécessaire à dégager de ses poumons les mots qui les consument depuis des mois, des années. Il y croit. Jusqu’à la dernière seconde. Jusqu’à l’aveu qui sort finalement. Si différent de ce qu’il avait espéré. Pas moins puissant pour autant. Il sent son cœur se plier dans le creux de sa poitrine. Le sent se compresser, se recroqueviller. Se raccrocher, désespérément, à ce que ces quelques simples mots veulent dire. Se raccrocher à ses paroles, se raccrocher à leur souvenir. Mais il la sent, l’incompréhension. Toujours là. Au milieu de tout ça. Et il sait que les mots doux n’effaceront pas le besoin d’explications. Il sait que tôt ou tard, elle ne pourra plus se cacher. Mais fallait croire que ce n’était pas pour ce soir. Fallait croire que les espoirs avaient à nouveau la permission de s’envoler, et d’emmener avec eux toute promesse de rédemption complète. Peut-être que c’était juste trop tôt. Peut-être que c’était impossible. Peut-être qu’ils n’arriveraient jamais à se tirer de ce mauvais pas, malgré leur désir réciproque de s’en dégager. Peut-être. Peut-être. Mais pourquoi, Rain ? Pourquoi ?

« Tu m’as manqué aussi. » Et c’est vrai. Malgré le regard qui s’est à nouveau détourné, tentant tant bien que mal de gâcher la douleur qui s’y est dessiné. Malgré l’attitude peut-être un peu fermée, qu’il s’en veut immédiatement d’adopter. Il prend son verre dans sa main, en boit une gorgée. Essaie de s’imprégner à nouveau de la résilience qui l’animait avant de retrouver l’espoir. Les secondes défilent, le silence reprend ses droits. Et ça lui fait mal, à Ismael. Mal de sentir que, peut-être, au fond, le pardon est plus difficile à offrir qu’il ne l’aurait espéré. Mal de se rendre compte que la douleur du départ de Rain est plus vive que jamais, maintenant qu’il a posé les yeux sur elle. Mal, de se rendre compte que les explications ont plus d’importance pour lui qu’il ne voulait leur en donner. « J’ai pas arrêté de m’inquiéter pour toi. Pas une seule journée. Pas une seule seconde. » L’alcool rend sa gorge sèche. Il a l’impression que le feu du whisky le ravage de l’intérieur. L’impression qu’il ne va pas être capable de s’en aller sans la toucher. La serrer. La respirer. Regarde, Rain. Regarde c’que tu m’fais. « J’voulais venir te retrouver plus tôt. Désolé d’pas l’avoir fait. » Je sais pas ce qui m’a pris. Je sais pas. C’est p’t-être la douleur, que j’ai mal géré. C’est p’t-être ton absence, qui m’a fait faire n’importe quoi. « Mais j’ai jamais arrêté de penser à toi. D’espérer que t’allais bien. Tout en sachant que c’était sûrement pas le cas. » Que ta vie allait continuer de te bouffer la moelle si j’venais pas. Que fallait que j’fasse quelque chose pour t’aider, quelque chose pour te tirer d’là. Mais j’ai rien, fait, tu vois. Rien. P’t-être que j’y arrivais juste pas. P’t-être que j’étais trop lâche pour ça.

Ou p’t-être que j’t’aimais simplement trop pour te pardonner d’être partie comme ça.

Ouais.
C’est sûrement ça.

Pourquoi, Rain ?

Pourquoi tu m’as fait ça ?

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MessageSujet: Re: everybody got this broken feeling, (ismain)   everybody got this broken feeling, (ismain) EmptyMar 16 Jan - 20:30

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Dire que ça faisait à peine une heure, voilà une heure le monde était plus simple, plus simple dans son malheur certes, mais plus simple tout de même. Où elle chantait sans savoir qu’Ismael était de retour, où elle chantait en pensant rentrer seule, où elle chantait en pensant à lui sans vraiment songer à la possibilité de le revoir. Ismael n’était qu’un songe, un souvenir, un rêve -  mais maintenant il est là, en chair et en os, devant elle, à lui sourire, à lui parler, à la toucher. Elle ne peut pas s’arrêter de pleurer, parce que les sentiments se mélangent dans son estomac, dans son cœur il y a le bonheur, l’amour, la tendresse, et dans ses tripes il y a la peur, l’inquiétude, la panique. Parce qu’elle ne veut que le retrouver, et être ce qu’elle ne peut être qu’avec lui, mais en même temps elle sait à quel point c’est dangereux, elle sait quel genre de vie elle mène et elle sait que son père garde un œil averti sur elle. Qu’elle ne peut pas se permettre le moindre faux pas, et qu’être vue en compagnie d’Ismael ne ferait que risquer sa vie, à lui, à elle, à tous. Il faut juste rester discrète, c’est ce qu’elle a appris, ne pas attirer l’attention et surtout, obéir aux ordres. Mais rien n’est aussi difficile pour Rain, qui a toujours eu la fibre rebelle dans les veines, elle tient ça de sa mère, c’est ce qu’on lui a toujours dit. Et c’est pour ça qu’il la déteste autant, ce père, ce tyran.

Elle se réfugie dans ce qu’elle peut dire, dans ce qu’elle peut avouer. Elle ravale les reste avec moi, j’te quitterai plus, j’suis partie parce que j’avais pas le choix, et elle se concentre sur le présent, pas sur le passé, pas sur le futur. Surtout pas sur le futur. Elle ne peut pas y penser maintenant, ça fait trop peur, ça fait trop mal. Parce que la vérité elle est là en face d’elle, elle la regarde, elle ne veut plus le laisser partir, mais elle sait qu’elle devra. « Tu m’as manqué aussi. » Elle lui sourit, bêtement, comme l’adolescente à Poudlard, parce que ça malgré tout ça lui fait plaisir de l’entendre, de savoir qu’il ne la déteste pas, qu’elle n’est pas une harpie dans la tête à Ismael, qu’elle est un bon souvenir, peut-être, un peu, malgré ce qu’elle a fait. « J’ai pas arrêté de m’inquiéter pour toi. Pas une seule journée. Pas une seule seconde. » La boule dans sa gorge se durcit, elle baisse les yeux, pas le choix, sinon elle va se briser en milles morceaux. Peut-être qu’au fond ça aurait été plus facile qu’il la déteste. Certainement. « J’voulais venir te retrouver plus tôt. Désolé d’pas l’avoir fait. » Elle relève les yeux un peu, le regarde, l’air de dire, t’es dingue, c’est elle qui est partie, c’est elle qui a tout fait foirer, t’as pas d’excuses à me donner. « Mais j’ai jamais arrêté de penser à toi. D’espérer que t’allais bien. Tout en sachant que c’était sûrement pas le cas. »

Et soudainement, Rain repense à cette année-là, à Poudlard, où elle avait vécu sa dernière année toute seule, ayant perdu ses repères, et où elle avait été complètement déprimée, complètement perdue. Cette sensation là, c’était celle là qu’elle vivait tous les jours, depuis qu’elle était repartie. Mais cette fois elle n’avait pas pu écrire à Ismael pour qu’ils se retrouvent à Pré-Au-Lard, rien d’aussi facile. Les larmes lui brûlent les yeux, elle secoue la tête, contrôle-toi, merde. Parce qu’elle sait qu’il la connaît et qu’il voit le désespoir et la douleur dans ses yeux, tout comme elle le voit dans ses yeux. Et elle veut tout lui dire, tout lui expliquer, et sa langue se fourche, tu peux pas, tu peux pas. « Je… Je peux pas, Ismael. » Les mots sont rauques, comme arrachés de sa gorge, tirés trop tôt, projetés en l’air. « Je veux tout te dire, mais… » Elle renifle, regarde autour, méfiante, la lionne les griffes parées. « Mais y’a trop de monde ici. C’est trop risqué. » Elle secoue la tête. « J’peux pas prendre le risque… » Sa voix se brise un peu. « J’peux pas prendre le risque qu’il t’arrive quelque chose. »  Elle sait que c’est tout sauf des explications, tout ça, c’est juste plus de mystère, plus de questions, mais au moins ce ne sont pas des mensonges. « Ma vie en ce moment… C’est compliqué. Et j’ai peur de c’qui pourrait t’arriver si j’te laisse y entrer. » Sa voix est basse, dosée, mais elle tremble un peu. Malgré elle. Elle ne sait pas comment négocier tout ça. Elle est perdue. Ça se lit dans ses yeux, dans sa voix. Elle sait juste que rien ne peut arriver à Ismael. Rien. Rien.  
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