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 don't ask. (victor&leora)

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MessageSujet: don't ask. (victor&leora)   don't ask. (victor&leora) EmptyVen 29 Déc - 10:07

don't ask.
Victor & Leora

Mai 1988
Elle n’arrivait pas à dormir. Recroquevillée sur son lit, Leora fixait le mur. Ca faisait des semaines qu’elle n’arrivait plus à dormir et qu’elle tournait dans son lit jusqu’à ce que le soleil se lève, pour alors plonger dans une semi-inconscience où elle distinguait mal la réalité de ses cauchemars. Tout se brouillait, depuis qu’elle était revenue à New York. Elle voulait s’en aller loin d’ici, elle allait le faire bientôt. Très bientôt. Elle avait déjà refait son sac, il l’attendait sous son lit, elle le prenait même comme oreiller de temps à autre. Ca la rassurait, de savoir qu’elle partirait très vite, elle avait l’impression de mourir à petit feu en restant ici. Quelle étrange sensation. Elle ne voulait pas de la mort, elle voulait retrouver la vie, la sienne, celle d’avant. Avant Morgan, avant la mort de papa. Avant le bébé. Pour Morgan et papa, elle n’avait pas eu son mot à dire, elle avait juste subi le déchirement et le manque. Pour le bébé, elle s’en était chargée elle-même. Elle ne voulait plus qu’on prenne les décisions pour elle, alors elle n’avait rien dit à personne. Elle avait hésité un bon mois après son retour, passant et repassant la main sur son ventre, mais c’était fait à présent. Plus de bébé, fini. Et bientôt elle allait pouvoir repartir, s’évader de cette ville qui l’étouffait. Bientôt, mais pas encore, parce qu’elle continuait de saigner et que ça ne voulait pas s’arrêter.

Elle commençait à avoir peur, mine de rien. Ca faisait deux semaines, maintenant. Quand elle avait pris la potion pour avorter, elle s’était dit que tout s’arrêterait très vite, mais ça n’avait pas été le cas. Elle avait été surprise par la douleur si intense, et par l’horrible sentiment de vide qui avait suivi. Elle s’interdisait d’y repenser, mais elle le sentait encore en elle, comme s’il était toujours là, et ça lui donnait envie de hurler. Elle ne s’était pas préparée à ça, elle qui avait cru que se débarrasser de l’enfant qui grandissait en elle serait une formalité qui lui permettrait de se libérer. Libérée, elle ne l’était pas encore, et elle voulait croire que ce n’était qu’une question de patience, qu’elle devait juste attendre … Elle n’avait jamais été patiente, malheureusement. Et son corps le lui rappelait, bien ironiquement, en continuant de saigner. Elle ne pouvait plus l’ignorer, même si elle avait essayé pendant un bon moment de se persuader que tout allait bien. Elle allait de plus en plus mal, même elle pouvait s’en rendre compte.

Il fallait que ça cesse. Elle se leva et chancela quand un vertige assombrit sa vision, mais elle s’accrocha à sa baguette magique. Pas question de flancher maintenant qu’elle avait pris sa décision. Elle attendit que le monde arrête de tourner, puis ferma les yeux … Et le monde se remit à tournoyer, bien plus furieusement encore. Elle cru qu’elle allait s’éparpiller, que son corps allait s’évanouir dans le néant. C’était une sensation presque agréable après le mal être qui la tenaillait depuis des jours, et elle faillit bien y céder. Ce serait tellement facile de lâcher prise … Mais elle s’accrocha aux dernières bribes de sa concentration pour rester entière, refusant de sombrer ainsi. Ses pieds retrouvèrent finalement le sol, et elle se laissa tomber par terre, épuisée. « Victor ! » Son appel était faible, mais le nom de son frère avait bel et bien franchi ses lèvres. Pourtant, elle ne reçu aucune réponse, et elle regarda autour d’elle, désemparée. Pourquoi Victor ne répondait pas ? Elle avait transplané au beau milieu de son salon, mais la pièce était sombre et froide. Vide. La gorge de Leora se serra mais elle refusa de céder aux sanglots qui menaçaient de s’y briser. Elle se hissa jusqu’au canapé, où elle se roula en boule. Elle ne pouvait plus aller nulle part. Où était Victor ? Elle ne savait même pas quelle heure il était, mais elle était persuadée que son frère aurait du se trouver chez lui. Pour l’aider. Combien de temps allait-il mettre pour rentrer ? Toute l’énergie qu’elle avait encore, elle la mettait dans cette toute petite boule de colère qu’elle avait contre lui, pour ne pas être là, pour s’être absenté quand elle avait besoin de lui. Et peu à peu elle sombra dans le sommeil, bien plus facilement qu’elle ne l’avait fait les jours précédents, rassurée par l’environnement familier et la certitude que Victor allait arriver.

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MessageSujet: Re: don't ask. (victor&leora)   don't ask. (victor&leora) EmptyJeu 4 Jan - 22:46

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Victor jette un coup d’œil à sa montre et se laisse retomber sur la chaise. Ça fait maintenant plus de quinze heures qu’il était à l’hôpital, sans prendre de véritable pause, sans prendre vraiment le temps de respirer. Ça fait déjà plusieurs heures que son quart est terminé, mais il est resté tout de même – ils ont besoin de monde, et il n’a rien d’autre. Personne qui ne l’attends à la maison, personne qui se demande même où il est, personne. Rien à faire non plus, sinon la routine, sinon ce qu’il faisait déjà tous les jours, alors autant rester travailler, autant aider comme il le peut, là où il est vraiment utile. Chez lui, il ne ferait qu’aller dormir, puis tourner en rond, la tête dans les nuages, essayer de lire, essayer de s’occuper, essayer de pas penser à elle, peut-être sortir, aller rire et discuter un peu, sans être vraiment capable d’oublier sa solitude. Non, il a décidé de rester à l’hôpital, de toute façon ils ont vraiment besoin de lui ici. Les blessés et les malades se font nombreux ces derniers temps, y’a quelque chose qui se prépare à l’horizon et Victor peut le sentir. Un nuage sombre et épais qui arrivait à vive allure vers New York. Tout le monde le sentait, même si plusieurs préféraient se réfugier dans le déni la menace ne fuyait pas, elle.

Victor se frotte les yeux, malgré sa détermination à rester la fatigue ne ment pas, elle se lit partout sur son visage et dans ses membres, son corps est raide et ses muscles endoloris. Ses yeux lui font mal, il les frotte et quand il les rouvre ça brûle, mais il essaie d’ignorer la sensation pour regarder à nouveau l’heure. Il doit manger un peu, aussi, et il croque dans la pomme qu’il est allé chercher à la cafétéria, mais ça manque de saveur, il la repose sur la table aussitôt. Et c’est alors qu’un collègue entre et lui voit la mine, et ça prends cinq minutes que Victor transplane de l’hôpital pour rentrer chez lui, il a pas pu discuter, c’était assez, fallait dormir maintenant. Le dos un peu vouté, Victor parcoure les quelques pas qui le sépare de chez lui. Il sait qu’il exagère, tout le monde le voit, tout le monde le sait, tout le monde lui dit, mais travailler lui fait du bien, ça lui change les idées et c’est ce qu’il fait de mieux, à part peut-être s’occuper des Mancini. Si c’était juste de lui il passerait son temps à l’hôpital, mais ça finit toujours qu’il se fait mettre dehors à grands coups de pied. Va dormir un peu, mon vieux.

Épaules détendues, yeux brûlants, Victor entre dans la maison, froide et silencieuse. Il ne sait pas pourquoi il s’obstine à rester là, alors que Perry est partie depuis si longtemps, mais il est incapable de complètement tirer un trait sur cette période de sa vie. Alors il reste dans cette maison bien trop grande pour lui, parce qu’en fait il ne veut pas vraiment être ailleurs. Déposant ses affaires sur la petite table d’entrée, il fait quelques pas à l’intérieur avant de s’arrêter subitement. Y’a quelque chose de bizarre dans l’air, une impression qu’il n’est pas seul, et il faut juste qu’il entre dans le salon pour voir une silhouette recroquevillée en boule sur son fauteuil. Aussitôt, Victor se détends, et il s’adoucit en reconnaissant le visage de Leora.

Ce qu’elle fait là, il n’en sait rien. Elle semble profondément endormie, alors il approche silencieusement pour ne pas la déranger. Il l’observe, et alors qu’il détaille ses traits ses sourcils se froncent, y’a quelque chose qui va pas. Elle ne semble pas paisible, ou tranquille – on dirait qu’il peut sentir sa détresse même dans son sommeil. De toute façon juste le fait qu’elle soit là, ce n’est pas vraiment normal de sa part. Leora, l’électron libre, Leora, la nomade, elle ne venait pas s’écrouler sur son fauteuil pour un rien. Mais Victor décide de ne pas la réveiller, pas tout de suite, il lui laisse un peu de sommeil, elle semble en avoir besoin. Il prend une couverture, douce et chaude, et la place sur la petite boule que forme sa petite sœur. Sa main vient écarter quelques mèches de son visage, libérant les traits qu’il connaît si bien, et son cœur se serre. Pourquoi t’es là, petite sœur ?

Il laisse deux petites heures passer, veillant sur elle comme il l’a toujours fait, la petite. Il s’installe tout près avec son journal, le parcoure en lui jetant des coups d’œil fréquents. Si elle est là c’est qu’elle a besoin de lui et c’est hors de question qu’il la laisse tomber. C’est dans son sang, à Victor, dans ses veines et ses muscles et son être, de prendre soin des siens. Et au bout de quelques temps, il l’entends remuer, doucement, des petits grognements ensommeillés qui viennent lui chatouiller les oreilles. Il se redresse alors et l’observe, il est tout près, elle n’a pas à s’en faire. « Hey, l’endormie. » Sa voix est calme, apaisante. Son sourire est fraternel, tendre. « Prends ton temps pour te réveiller, d’accord ? » Il étire une main et la pose sur le front de Leora, veillant à ce qu’elle ne fasse pas de fièvre, chassant quelques mèches rebelles. « Comment tu te sens ? » Prendre soin d’elle avant tout. Les questions viendraient plus tard.
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MessageSujet: Re: don't ask. (victor&leora)   don't ask. (victor&leora) EmptyVen 5 Jan - 18:10

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Victor & Leora

Leora était tombée endormie si facilement dans ce fauteuil, au milieu de ce décor familier. C’était comme dormir à la maison, en quelque sorte … Sauf qu’elle évitait de dormir à la maison maintenant, parce que ça lui rappelait trop que papa n’était plus là et ça la terrifiait. Les nuis étaient difficiles partout, dans cette ville. Sauf ici, sauf ce soir … Mais une fois endormie, les mêmes cauchemars lui revinrent, inlassablement. Le bébé, Morgan, son père et tous les Mancini, il y avait une foule dans sa tête qu’elle ne voulait pas voir, une foule qui demandait des comptes, qui hurlait, qui menaçait, qui suppliait, qui disparaissait ensuite en la laissant dans un silence assourdissant, et qui revenait … Une ronde insupportable, la même toutes les nuits. Leora s’y engluait, prisonnière de ces images répétitives qu’elle connaissait par cœur et qui faisaient toujours aussi mal, nuit après nuit. Même si ça n’avait plus aucun sens au réveil, même si elle y repensait toute la journée en se jurant que c’était fini et qu’elle ne se ferait plus prendre, elle ne parvenait pas à dompter son inconscient. Cette nuit encore, blottie dans le fauteuil de son frère, alors qu’elle avait enfin pris une décision raisonnable – la première depuis des lustres ! – elle n’y avait pas échappé. Et bien que son sommeil soit plus profond que ces dernières semaines, il ne fut pas plus réparateur.

Elle émergea avec difficulté de son sommeil, nauséeuse, confuse. Perdue. Elle fut accueillie par une voix toute proche, une voix grave et chaleureuse qu’elle reconnut après une seconde d’incertitude. Elle avait bien failli l’appeler Papa, dans cette seconde entre sommeil et éveil où ses cauchemars flottaient encore sous ses paupières. Merde. « T’étais où ? » Ronchonna-t-elle en chassant sa main de son front d’une tape agacée. « Je t’ai attendu. Longtemps. » Elle plissa le front et fit la moue, elle ne se sentait vraiment pas bien et elle mettait la faute sur son frère qui avait tant tardé. Pas du tout sur elle qui avait encore plus tardé à venir le voir pour tout arranger … Non, c’était de sa faute à lui. Elle se redressa sur le fauteuil, et le regretta immédiatement en sentant sa nausée s’accentuer. Sa main droite se crispa sur son ventre, tandis que de l’autre elle agrippait le bras du fauteuil. « J’ai … » Elle ne termina pas sa phrase, et se leva d’un bond. Encore une erreur, car le monde se remit à tourner, pourtant elle attrapa sa baguette en tentant d’ignorer le vertige et se précipita en dehors de la pièce, trébuchant à moitié. Elle s’enferma hâtivement dans les toilettes, où elle rendit son déjeuner de la veille. Et du sang, encore. Heureusement, elle avait appris très jeune à faire disparaître les tâches sanglantes de ses vêtements, quand elle tentait de cacher ses bagarres de couloirs à Ilvermorny … Elle ne s’était jamais autant servie de ce sortilège que ces dernières semaines. Elle avait l’impression de se vider de son sang, constamment. Et au réveil, c’était toujours pire.

Quand elle revint dans le salon, son pas était à peine plus assuré que quand elle en était sortie. Elle avait toujours l’estomac noué, mais au moins la nausée était partie … Son corps avançait comme s’il ne savait plus bien comment fonctionner, elle avait l’impression qu’il pesait des tonnes et qu’elle y flottait à l’intérieur. Elle se laissa retomber lourdement sur le fauteuil et tourna son visage blême vers Victor, comme si elle se souvenait tout juste de sa présence. « Il faut que tu m’aides. » Elle planta ses yeux dans les siens, avec une résolution sans faille lui interdisant le moindre refus. En réalité elle ne songeait même pas à un éventuel refus, elle était certaine qu’il l’aiderait, mais elle voulait juste qu’il l’aide sans rien dire. Sans qu’elle n’ait besoin de rien ajouter d’autre. S’il était si bon Médicomage, il pourrait deviner seul le mal qui la faisait saigner, et il la guérirait rapidement. Le problème serait réglé avant le lever du soleil – s’il faisait encore nuit, ce dont elle n’était pas sûre – et avant ce soir elle serait prête à quitter New York. Elle se demandait déjà où était Vinny et si elle pourrait le rejoindre … Mais elle pressentait bien que c’était loin d’être aussi simple. Même si Victor était très doué, ce dont elle était absolument persuadée, il aurait besoin de plus que ça. « Ca dure depuis deux semaines. J’ai le vertige, la nausée, et je perds du sang. Pour de vrai, tout le temps. Donne-moi quelque chose pour que ça s’arrête, s’il te plaît, j’en peux plus. » C’était tout ce qu’elle consentait à lui donner, et ça lui semblait amplement suffisant pour qu’il établisse son diagnostique.

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MessageSujet: Re: don't ask. (victor&leora)   don't ask. (victor&leora) EmptyJeu 11 Jan - 16:26

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Elle émergeait d’un lourd sommeil, Leora. Victor regarde sa petite sœur comme un père, les yeux tendres et inquiets. Elle a vieilli, et pourtant elle est toujours une petite fille à ses yeux, la gamine dont il a tellement pris soin. Les cheveux noirs comme les siens, les yeux sombres comme les siens. Il se rappelle quand elle avait même pas dix ans et qu’elle avait déjà le goût de l’aventure, qu’elle était comme une petite tempête ambulante. Il a toujours été impressionné par sa résilience, à Leora, à sa capacité de faire exactement le contraire de ce qu’on voulait d’elle. Et il n’est jamais parvenu à vraiment lui en vouloir, même qu’il était souvent de ceux qui disaient, laissez-la faire ses choix, laissez-la faire sa vie. Elle avait fait des erreurs et elle continuerait d’en faire, mais c’était comme ça, c’était comme ça qu’on apprenait. Et Victor, il était juste inquiet pour elle la plupart du temps, le souci du grand frère, à ne pas vouloir trop la protéger mais à toujours être prêt à l’accueillir si jamais les choses tournaient mal, si jamais elle avait besoin d’un toit, ou juste d’un peu de compagnie. Et il semble que le moment est venu, qu’il se dit, alors qu’il teste la température du front de sa petite sœur. Elle est venue trouver refuge chez lui, dans la maison qu’il avait acheté avec Perry, qu’il essayait de garder comme sanctuaire de paix.

« T’étais où ? » La voix ronchonne, est un peu agressive, et la main de Victor se fait chasser d’un petit geste. Il la retire sans protester, elle n’est pas d’humeur câline on aurait dit, de toute manière ça n’avait jamais vraiment été le cas avec Leora. Pas comme Bea et même Marisa qui appréciaient toujours un peu de tendresse, Leora c’était une bête sauvage mais il l’aimait comme ça. « Je t’ai attendu. Longtemps. » Il hausse les épaules, se redresse un peu vers l’arrière pour lui laisser de l’espace. « Désolé. J’étais à l’hôpital, y’avait du boulot. » Sa voix est calme, mais on peut sentir qu’il n’endurera pas son attitude trop longtemps, après tout elle était débarquée sans prévenir. L’avoir su, Victor serait rentré bien plus tôt. Mais il reste calme car il se doute que l’agressivité dans la voix de Leora n’est pas vraiment accusatrice, y’a quelque chose d’autre qui se passe. Elle est pâle, trop pâle, trop tremblante. « J’ai… » Elle ne termine jamais, quand elle se redresse d’un bond c’est vers la salle de bain qu’elle se dirige. Victor se lève et la regarde aller, le cœur qui fait un drôle de bond. Ce genre de nausée là, y’avait pas trente-six explications pour. Il ne veut pas sauter aux conclusions alors il essaie de taire son esprit, et laisse Leora tranquille le temps qu’elle soit malade dans sa salle de bain. Un soupire lui échappe alors qu’il passe une main dans ses cheveux qui s’en viennent trop longs. Il va aller lui chercher un peu d’eau dans la cuisine. Une tempête, une vraie.

Elle revient dans le salon quelques minutes plus tard, pâle comme un fantôme et se laisse choir sur le fauteuil à nouveau. Victor arque un sourcil. Il attends qu’elle vienne à lui. « Il faut que tu m’aides. » Il acquiesce – voilà, maintenant que c’était dit il prends place à nouveau sur le fauteuil d’à côté, lui laisser sa bulle pour respirer. Il ne fait que pointer le verre d’eau sur la table, pour qu’elle boive, il lui laissera pas le choix de toute façon. « Ça dure depuis deux semaines. J’ai le vertige, la nausée, et je perds du sang. Pour de vrai, tout le temps. Donne-moi quelque chose pour que ça s’arrête, s’il te plaît, j’en peux plus. » Il fronce des sourcils. Les vertiges, la nausée, ça aurait été facilement expliqué, et y’aurait eu des solutions assez simples. Mais c’est le sang qui l’inquiète, Victor. Parce que ça, ce n’est pas normal. Même dans le monde magique, après tout c’est pas si différent. Il observe Leora, l’inquiétude se lisant dans ses traits. « Du sang ? » répète-t’il, il veut être sûr de ce qu’il a entendu. « Si t’es enceinte, Leora, ce n’est pas normal, il faut que tu ailles… » Puis il s’arrêta. Non, ce n’était pas ça. Il était allé trop vite, il avait sauté les étapes. Oh, Leora. Son regard s’attendrit, et il regarda sa sœur, sa petite sœur. Je suis désolé, Leora.

Il se lève sans un autre mot et va dans la cuisine. Ouvre l’armoire et prends un petit filtre, qu’il garde soigneusement, ça l’aidera à se sentir mieux, juste pour la prochaine heure. Il revient dans le salon et lui tend le flacon. « Tiens, prends ça. C’est très temporaire, mais ça aidera le temps que tu m’expliques. » Parce que tu devras m’expliquer. Je te laisserai pas t’en sortir comme ça. Il se rassoit, la regarde. « Ok. Si tu veux que je t’aide, il faut que tu m’en dises un peu plus. Que j’te donne ce qu’il faut. » Sa voix reste calme, rassurante. Il sait parler comme il le faut. Trouver les mots qu’il faut. C’est son métier, après tout.  « Tu as fait une fausse couche ? Ou tu as… pris ta décision toute seule ? Tu peux me dire ce qui s'est passé ? » Il parle sans insistance, sans jugement. Il a besoin de savoir les faits de l’histoire, pour savoir dans quelle direction aller. Savoir ce qu’il lui faut pour qu’elle se sente mieux, à la belle Leora.
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MessageSujet: Re: don't ask. (victor&leora)   don't ask. (victor&leora) EmptySam 13 Jan - 16:33

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Victor & Leora

Il avait du boulot, c’était pour ça qu’il n’était pas venu plus vite. Y avait-elle seulement pensé, Leora ? Non, absolument pas. Et elle n’y pensait pas plus maintenant, oubliant son excuse aussi vite qu’elle l’avait entendue. Elle ne s’en préoccupait déjà plus, puisqu’il était là et qu’il allait pouvoir l’aider. Elle avait mis du temps à reconnaître qu’elle avait besoin d’aide, et ce n’était pas facile de rester ainsi devant Victor. Pourtant, elle ne serait pas allée voir qui que ce soit d’autre, elle ne voulait de personne d’autre, c’était une évidence. Elle ne voulait pas se confier, elle ne voulait pas parler, elle ne voulait pas qu’il sache. Mais elle avait besoin que ce soit lui et elle ne se l’expliquait pas. Un Médicomage anonyme de l’hôpital aurait tout aussi bien fait l’affaire, ça aurait même été plus facile, mais non. Elle n’était pas allée à l’hôpital, elle était allée chez son frère. Elle avait avoué qu’elle avait besoin de lui, se focalisant sur cet espoir de remède rapide en ignorant le verre d’eau qu’il avait déposé près d’elle quand elle était enfuie aux toilettes. Une bonne attention sans doute, mais ça ne la guérirait pas, alors elle n’en voulait pas. Son corps tirait la sonnette d’alarme dans tous les sens et elle était mal au point d’en oublier la soif, la faim. Et maintenant, elle devait parler pour que Victor trouve ce qu’elle avait … Elle parla peu, dévoilant tout juste ses symptômes pour qu’il devine tout seul. Et il devina. Presque.

Il parut choqué quand elle parla du sang, mais elle le fut encore plus que lui quand il parla de grossesse. Elle ne s’était pas attendue à ça. Elle ne s’était attendue à rien, en fait, mais elle n’avait pas imaginé qu’il puisse toucher d’aussi près le cœur du problème. Il était doué, peut-être même un peu trop pour Leora. Ses yeux s’agrandirent de surprise, puis rétrécirent immédiatement en deux fentes qui jetèrent des éclairs. « Je suis pas enceinte. » Lâcha-t-elle d’un ton sec, furieux. Cette phrase faisait écho à celle qu’elle avait annoncée avec une joie intense à Morgan, quatre mois plus tôt. Oui, elle était enceinte et elle était ravie … Mais lui ne l’avait pas été. Il était entré dans une fureur noire, comme si c’était de sa faute à elle, et il était parti. Parti pour de bon, elle la laissant seule. Ca avait été la fin, et quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, il n’était pas revenu. Elle s’était accrochée, pourtant … Aussi bien accrochée que l’avait été ce bébé, qui refusait de se faire oublier même après qu’elle s’en soit débarrassé. Telle mère … Alors Leora était furieuse de s’être fait avoir, elle ne voulait pas que qui que ce soit sache qu’elle avait, pendant un moment, porté un enfant. Et surtout qu’elle en avait été heureuse. Ca n’avait pas duré longtemps mais ça avait été réel, beaucoup trop. Ca, Victor ne le saurait pas, jamais. Elle n’était pas enceinte. Mais au moins, Victor avait compris que ce n’était pas la bonne façon de faire, et il était parti tandis que Leora se retrouvait assaillie par les souvenirs. Quand il revint, elle avait remonté ses jambes sur le canapé et les avait entourées de ses bras. Elle tremblait, gelée jusqu’au os par le froid et les mauvais souvenirs, et elle jeta un regard agressif à son frère pour reprendre contenance.

Elle attrapa la fiole qu’il lui tendait, son visage s’éclairant un instant en pensant qu’il avait trouvé la solution miracle, mais ses traits s’assombrirent à nouveau quand il précisa que ce n’était que temporaire. Elle but le contenu de la fiole malgré tout, grimaça au goût amer, puis rendit le contenant vide à Victor. Elle voulait attendre que les effets se fassent sentir, mais son frère ne comptait pas la laisser tranquille, et elle s’agaça de ce ton beaucoup trop compréhensif qu’il utilisait avec elle. Elle avait quoi, cinq ans ? Elle avait l’impression qu’il voulait la faire parler après une bêtise, pour comprendre pourquoi elle avait fait ça, exactement comme quand elle était gosse. Il préférait toujours comprendre, Victor, contrairement aux autres qui s’arrachaient les cheveux en hurlant. Mais Leora préférait quand on lui hurlait dessus, ça passait plus facilement. Les questions de Victor ne lui plaisaient pas. Elle n’avait pas toujours d’explication à donner, les choses étaient comme elles étaient, c’est tout. Pourquoi devait-elle toujours se justifier ? Elle soupira au mot 'fausse couche', et leva les yeux au ciel quand il demanda si elle avait pris sa décision toute seule. « J’suis tombée enceinte, j’en voulais pas, c’est fini. Voilà ce qui s’est passé. » Elle haussa les épaules. Aussi simple que ça. « J’en ai marre qu’on prenne les décisions à ma place. Tu voulais que j’en parle à qui, à maman ? » Un rictus déforma ses lèvres, elle trouvait l’idée tordante. « Elle veut plein de petits enfants, ceux de Luciano lui suffisent pas. » Leur mère adorait avoir sa petit tribu, et elle adorait encore plus quand la tribu s’agrandissait. Elle n’aurait jamais approuvé la décision de Leora. « Si elle l’apprend, je saurais que c’est toi. » Le mit-elle en garde. « Y’a que Nico qui le sait, sinon. » Elle l’avait dit à Nicolas quand Morgan était parti, parce qu’il fallait bien le dire à quelqu’un et parce qu’elle ne savait pas quoi faire d’autre. Résultat, Aaron avait rappliqué et l’avait ramenée à New York. Mais elle était certaine que Nico n’avait pas parlé de sa grossesse, pas même à Aaron. Et elle était à peu près certaine que Victor ne dirait rien à personne lui non plus. « J’ai trouvé la potion dans un de tes bouquins. »

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