flower power (antigone)

flower power and teapot

feat antigone marchen

Le tourne disque tressautait doucement, la musique résonnait dans l'appartement. Le soleil inondait la pièce grâce aux baies vitrées qui occupaient tout un pan de mur et une partie du plafond et, au milieu de la pièce, Theo dansait. Ses pieds nus retombaient doucement sur les planché recouvert de tapis, son corps ondulait évitant, souvent in-extremis, les innombrables plantes qui donnait à son appartement des allures de jungle. Hector Von Käthsen s'était roulé en boule sur la couverture de laine qui recouvrait le canapé du salon, son poils noir jurant entre les coussins coloré et son unique œil voyant suivant avec intérêt les divagation chorégraphiés de sa sorcière. Le chat semblait relativement sceptique quant aux mouvements de sa maîtresse et ne semblait guère certain de l'attitude qu'il devait lui même tenir. A défaut il s'était positionné relativement hors de porté d'un pied maladroit.

All your life you've never seen
A woman taken by the wind
Would you stay if she promised you heaven?
Will you ever win?

Dans son jean trois fois trop large, dans débardeur un peut trop court, emmitouflé dans un kimono un peu trop long, Theodosia tenait plus de la jeune no-maj bohème que de la sorcière mystique dont la famille avait traversé les siècles. Une légère odeur de thé et de cookies vint frôler ses narines, le four sonna à l'instant même où la sonnette retentissait. « - Pile à l'heure ! » chantonna la jeune femme. La jeune femme traversa son petit appartement, ondulant au rythme de la musique. Elle sortit sa baguette magique et l'agita vers la cuisine ouverte, les biscuits s'envolèrent du four pour se poser sur un comptoir en bois, le thé cessa d'infuser et elle ouvrit la porte. Malheureusement ce n'était pas le visage chaleureux de sa chère anglaise qui lui faisait face mais celui, beaucoup plus renfrogné, de Madame Virspek, la gobelin qui habitait l'appartement en dessous du sien. « - Madame Virspek ! Quelle plaisir de vous voir, je peux quelque chose pour vous? » minauda la demoiselle, dans une vaine tentative d'attendrir la mégère. « - Oui, Mademoiselle Withridge ! Vous pourriez commencer par baisser cette horrible musique de no-maj ! Nous sommes dans un immeuble civilisé ici ! » La créature renifla légèrement « - Ensuite, peut être pourriez vous envisager d'arrêter de sauter sur votre planché ! Au cas où vous auriez oublié, il s'agit aussi de mon plafond. » Theodosia prit une moue désolée des plus convaincante : « - Oh, je suis terriblement navrée Madame Virspek ! Je vais changer ça tout de suite. Vous voulez un cookie ? » D'un mouvement de baguette elle diminua le son de sa musique. La gobeline croisa les bras, de toute évidence le cookie ne l'avait pas attendrit. « - Je tiens à dire que vous êtes la voisine la plus bruyante que je n'ai jamais eut... et cela fait plus de vingt ans que j'habite ici. J'espère ne pas avoir à me plaindre encore à la co-propriété, Mademoiselle Withridge. » conclut-elle avant d'offrir un splendide demi-tour dédaigneux pour retourner s'enfoncer dans l'escalier. Theodosia referma sa porte. « - Mais quelle vieille peau ! » râla-t-elle « - Tu as entendu cette vieille peau, Hec ? » Le chat releva la tête et arrondit son dos en baillant pour toute réponse. « - nia, nia, nia trop bruyante, nia, nia, nia musique no-maj... quelle vieille pie ! » L'immeuble où s'était installée Theo n'était visible qu'aux habitants du monde magique, il abritait une population diverse de sorcier et de créature... mais aucune n'habitait les lieux depuis aussi longtemps que Madame Virspek, de fait la gobelin avait l'habitude d'agir comme si tout l'immeuble lui appartenait et provoquait l'irritation de tout le voisinage. Theodosia compta seconde, le temps pour que Madame Virspek soit de retour dans son appartement... et monta à nouveau le son de la musique.

She rings like a bell through the night and
Wouldn't you love to love her?
She rules her life like a bird in flight and
Who will be her lover?

☾ anesidora

@theodosia withridge ― •• flower power and teapot

Pourquoi passer par les réseaux lents pour traverser les océans quand on peut emprunter ceux qui sont bien plus rapides ? Certes, ce n’est pas très sécurisé mais bien entendu, Antigone ne voyait pas du tout le problème. De toute façon, elle n’allait pas rester très longtemps, quelques jours tout au plus et les registres de son arrivée étaient déjà falsifiés pour coller à la date. La personne qui l’avait engagée cette fois ne voulait clairement pas qu’on sache les tenants et les aboutissants de sa présence et avait fait le nécessaire. Antigone n’allait pas non plus se plaindre de ça. Tant qu’elle était payée et que ce n’était pas quelque chose qui heurtait sa morale, elle s’en fichait comme de sa dernière noise. Mais puisqu’elle ne devait pas travailler aujourd’hui, autant profiter de la journée pour aller voir Theodosia. Theodosia qui l’attendait déjà normalement puisqu’elles avaient discuté de ça il y a quelques jours. Valise rétrécie en poche, Antigone fonce dans le premier taxi moldu, grillant la politesse à un homme en costume l’insultant copieusement. Désolé monsieur, il y avait urgence... Totalement faux bien sûr mais elle n’allait pas perdre du temps et encore moins patienter pour prendre un transport sorcier.

Enfin dans le bon quartier, Antigone remercie le chauffeur et paie largement sa course. Derechef, elle se jette vers le bas de la porte de l’immeuble que seuls les êtres magiques peuvent voir et grimpe en courant, enthousiaste à l’idée de retrouver son amie. Bien entendu, madame Virspek renifle de dédain sur son passage alors qu’elle semble vouloir sortir pour monter les escaliers. Comme à chaque fois qu’elle lui passe devant. Vieille pie gobeline. Il n’y avait pas plus désagréable. Mais comme à chaque fois, Antigone la salue poliment et avec respect, de quoi la faire enrager des jours. C’était comme si cela gênant la gobeline de ne pas pouvoir grincer des dents à propos de son impolitesse en plus du reste. Bah. Et puis ce n’était pas comme si la jeune sorcière qu’elle était pouvait savoir que la gobeline était déjà allé voir une fois son amie pour râler si ?

« Theeeeeeoooooo ! » Discrète. Toujours. Pas du tout ! Frappes à la porte également cas visiblement, Theo a décidé d’ennuyer la vieille enquiquineuse plus que de raison et son chat doit lui en vouloir aussi. Pauvre Hector. En plus d’être borgne il finirait sourd. « Baisse le son, on s’entend plus chanter Theo ! » De toute façon, ils étaient sorciers ou bien ? Un sort de silence et on en parlait plus. Pas de quoi en faire tout un drame. Antigone était même prête à le faire elle-même contre une petite pièce. Après tout, la vieille Virspek apprécierait sûrement non ? En tout cas, la jeune sorcière était toujours ravie de voir que les créatures avaient une place un peu moins scabreuse aux États-Unis qu’en Angleterre. C’était limite si le gouvernement anglais ne cherchait pas à déclencher une autre guerre. Complètement ridicule par moment.